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Plaisirdelaphoto.com

Technique et émotion : de la photo ratée à la photo d'art.

29 Décembre 2017, 11:00am

Publié par Plaisirdelaphoto.com

Parking vélo nuit orange

Nous savons tous faire la différence entre une photo carrément ratée et un chef d’oeuvre photographique. 

Même si, en ce qui me concerne, et surtout depuis mon passage à l’ère du numérique, j’ai beaucoup de photos dans la première catégorie et… aucune dans la seconde ! Enfin, selon moi. Mais pas que semble-t-il…

Au fait, comment définir une photo ratée ? Comment définir un un chef-d’oeuvre photographique ? N’y aurait-il pas d’autres catégories intermédiaires ? Poser cette dernière question de la sorte est déjà un peu y répondre…

Tout d’abord quel intérêt puis-je trouver  à me poser ce type de question ? 

Hormis bien sûr le fait de meubler mes longues soirées d’hiver, avec un froid glacial et une pluie/neige abondante qui interdisent toute sortie photographique. Si mon appareil est certes tropicalisé, son propriétaire le semble actuellement beaucoup moins…

J’ai toujours pensé ("La photo, un plaisir qui se partage") que faire de « jolies photos » n’était pas qu’une question d’argent et de matériel. Il est évident néanmoins que toute personne qui prend goût à la photographie a envie de s’améliorer. Moi le premier. 

Cat's selfie - Hybride Olympus E-M10 Mark II - ISO 1 600; 45 mm (90 mm en 24x36); f1,8; 1/60 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.

Cat's selfie - Hybride Olympus E-M10 Mark II - ISO 1 600; 45 mm (90 mm en 24x36); f1,8; 1/60 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.

Il y a naturellement différentes manières pour progresser :

  • prendre des cours de photographies,
  • évoluer en termes de matériel,
  • demander des avis à des tiers sur ses propres photos, qu’ils soient ou non des « experts en photographie », car c’est la somme des avis qui permet de se forger une opinion,
  • publier ses photos sur différents réseaux sociaux pour recueillir des avis et commentaires, même si vous savez ce que je pense actuellement d’Instagram
  • se donner des critères de comparaisons selon la catégorie de ses photos,

Si les solutions 1 et 2 sont intéressantes et pas forcément à délaisser, les 3, 4 et 5 ont l’immense avantage d’être gratuites.

Je vous propose de nous intéresser ici à la dernière solution proposée (la 5 pour celles et ceux qui m’ont suivis) en étudiant les différentes catégories de photos, qu’en macro (sans jeu de mot), j’ai recensé.

Afin d’éviter là encore de trop nombreuses réclamations, je précise que cette typologie m’est tout à fait personnelle, et que chacune des catégories recensées peut souffrir de quelques exceptions. 

Tout en restant à l’écoute de vos avis, je trouve cette catégorisation intéressante pour me permettre de m’y retrouver dans la multitude de photos aujourd’hui accessibles grâce au numérique. 

Paris - Panthéon  - Hybride Olympus E-M10 Mark II - ISO 1 600; 75 mm (150 mm en 24x36); f1,8; 1/80 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.

Paris - Panthéon - Hybride Olympus E-M10 Mark II - ISO 1 600; 75 mm (150 mm en 24x36); f1,8; 1/80 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.

Pour moi, 2 notions de base peuvent caractériser une photo, quelle qu’elle soit :

  • sa qualité technique,
  • l’émotion qu’elle procure.

La qualité technique est un critère (globalement) objectif et durable, tandis que l’émotion est un critère propre à chacun, qui peut en outre différer dans le temps et en fonction des circonstances. 

Avez-vous déjà remarqué que les photos qui vous procurent le plus d’émotions ne sont le plus souvent pas celles sur lesquelles les autres s’attardent ? A l’inverse, celles qui vous inspirent peu, peuvent faire l’objet de nombreux commentaires. Parfois élogieux.  Je reviendrai plus précisément sur ce point lors d’un prochain article.
 
La qualité technique d’une photo est un donc un critère globalement très objectif. Sans entrer dans tous les détails dont le Web regorge (solutions pour résoudre vos problèmes incluses), nous pouvons citer par exemples la netteté (et notamment sur le sujet principal), l’exposition de la photo, le bruit (au sens photographique bien sûr), le vignettage…

En général, améliorer la qualité technique de ses photos passe par de bons conseils et à l’expérience liée à toutes les erreurs que l’on a pu faire. Mais à un certain stade, il est probable qu’il vous faudra aussi investir dans du matériel, boîtier peut-être, objectifs sûrement. 

C’est pour cela qu’à ce critère de qualité technique des photos, j’associe celui de l’émotion procurée, qui à mon sens dans le monde du numérique est aussi important que le premier.

Selon le Larousse.fr, l’émotion est un trouble subit, une agitation passagère causée par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie…C’est une réaction affective transitoire d’assez grande intensité, habituellement provoquée par une stimulation venue de l’environnement. Et je ne doute pas un seul instant, qu’une photo peut être à la base de cette stimulation.

Et donc, en croisant sur une grille « technique » et « émotion » je suis arrivé au choix (discutable ?) de 6 catégories de photos, telles que le montre la matrice ci-dessous.

Technique et émotion : de la photo ratée à la photo d'art.

Comment qualifier ces 6 catégories ?

La "Photo ratée" a une double caractéristique : elle est techniquement mauvaise (le plus souvent pour cause de flou  sur le sujet principal) et ne procure aucune émotion, voire aucun intérêt (en ce qui concerne le sujet, le cadrage...).
C'est la photo que vous n'aurez aucun plaisir à regarder. Ni aujourd'hui, ni dans 20 ans. Et encore moins à montrer (votre talent de photographe pourrait en prendre un sérieux coup). 
En revanche, faire des photos "ratées" permet de progresser par l'analyse et la prise en compte des erreurs !
Que faire d'une "photo ratée" : la mettre directement dans la corbeille. Inutile d'encombrer vos disques durs et vos clouds d'une (multitude) de photos dont vous ne saurez que faire...

La "Photo souvenir", bien que techniquement pas "au top", a un côté émotionnel.
Prise le plus souvent rapidement avec ce que l'on a sous la main (en général aujourd'hui un smartphone), cette photo marque un moment de vie.
On aura plaisir à partager cette photo entre proches (famille et/ou amis). Elle sera parfois mise sur les réseaux sociaux, avec une audience le plus souvent volontairement restreinte. Mais on aura plaisir à la retrouver dans 20 ans.
Que faire d'une "photo souvenir" : la sauvegarder précieusement, et ce de manière durable. En ce sens n'hésitez pas à (re)lire mon article "Comment sauvegarder facilement et de manière pratique vos photos"

La "Photo émotionnelle" n'est pas forcément plus réussie techniquement que la "photo souvenir". En revanche, et à minima en ce qui vous concerne, elle est chargée d'une véritable émotion. Et il est fort à parier que cela sera toujours le cas dans 10 ou 15 ans, voire nettement plus.
Ayant le plus souvent un caractère très personnel, cette photo ne sera que très rarement partagée sur les réseaux sociaux.
Que faire d'une "photo émotion" : la sauvegarder précieusement bien sûr. Souvent, en complément, cette photo sera imprimée dans un petit format (ses caractéristiques techniques ne l'autorisant pas à des "grands formats"), voire se trouvera dans un véritable album relié, ce qui lui donnera un caractère intemporel.

La "photo technique" est une vraie réussite sur le plan technique. Vous avez su tirer partie de toutes les fonctionnalités de votre appareil (quel qu'il soit) et des conditions de la prise de vue (et notamment l'éclairage). Félicitations.
Malheureusement, elle ne procure aucune émotion... Ni à vous-même, ni encore moins aux autres. La photo ne raconte aucune histoire en n'entrera sûrement pas dans la catégorie des souvenirs...
L'intérêt d'une telle photo : vous aider à progresser bien sûr. Un peu comme un pianiste fait ses gammes ou un joueur répète ses mouvements à l'entrainement. 
Il est probable que ces photos ne seront jamais partagées sur les réseaux sociaux, hormis pour montrer parfois ses "talents techniques" de photographe. Parfois...
Que faire d'une "photo technique" :  conserver les quelques meilleures pour son plaisir en se disant "qu'on est capable de le faire", et mettre les autres à la corbeille...

La "photo qualitative" (je ne suis pas vraiment satisfait de cette appellation mais je n'ai pas encore trouvé mieux) présente un véritable aspect émotionnel tout en ne présentant pas de défaut technique majeur, parfois en étant franchement techniquement réussie.
C'est l'objectif de nombreux photographes amateurs, voire avertis.
Cette photo a vocation à être largement partagée en fonction de son sujet naturellement. Il est probable que sa diffusion ne sera pas la même sur les réseaux sociaux s'il s'agit d'un portrait de famille ou d'un papillon sur une fleur.
Que faire d'une "photo qualitative" : la sauvegarder précieusement, la partager, l'intégrer dans des albums thématiques, l'agrandir et la faire encadrer ...

La "photo d'art" est le rêve de tout photographe. Techniquement proche de la perfection, la photographie véhicule aussi une véritable émotion, capable d'être ressentie par tout un public. La "photo d'art"peut parfois tourner au chef-d'oeuvre.
La "photo d'art" a naturellement vocation à être partagée très largement.
Que faire d'une "photo d'art" : la sauvegarder précieusement, la partager très largement, l'intégrer dans des albums thématiques, l'agrandir et la faire encadrer, envisager de la présenter dans des concours...

Finalement, vu de mon viseur, une photo est comme un grand vin : elle doit être « équilibrée ». 

Verre de vin - Hybride Lumix GX 8 - ISO 1 250; 75 mm (150 mm en 24x36); f2,0; 1/160 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.

Verre de vin - Hybride Lumix GX 8 - ISO 1 250; 75 mm (150 mm en 24x36); f2,0; 1/160 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.

Un « grand vin » ne se caractérise pas par son prix (!), mais par 2 critères essentiels : l’acidité et l’alcool qui doivent se développer en parfaite harmonie. Au passage, le sucre sera rajouté à ces 2 critères en ce qui concerne le vin blanc moelleux, tandis que l’amertume issu du tanin sera également pris en considération pour le vin rouge. Pour faire un grand vin, il faut que l’acidité et l’alcool s’équilibrent. Si l’un est plus présent que l’autre, le vin sera désagréable à boire.

Pour moi, en photo, c’est pareil. Une photo réussie est une photo « équilibrée », c’est à dire une photo ou l’émotion n’est pas gâchée par la technique, mais aussi celle où la technique ne prend pas le pas sur l’émotion. Vous me suivez toujours ?

Par rapport à mon schéma d’origine, une photo « réussie », donc « équilibrée » va se trouver dans un couloir que l’on peut représenter de la manière suivante : 

Technique et émotion : de la photo ratée à la photo d'art.

Naturellement les photos « émotionnelles » et « techniques » gardent, comme nous l’avons vus tout leur intérêt pour la personne qui les aura prise. En revanche, les partager n’offrira souvent qu’un interêt moindre.

Et de fait, comme un grand vin ne se caractérise pas par le prix, une photo réussie ne nécessite pas forcément des investissements importants. Un (bon) smartphone peut suffire, tant que l’équilibre est présent. Même si naturellement un « chef-d’oeuvre » reposera sur une technique irréprochable, au moins en rapport avec la technologie de son époque. Et parfois sur un investissement en matériel en conséquence.

Au passage, la flèche du schéma a aussi pour immense mérite de montrer la voie à tout photographe qui souhaite progresser. 

Fleur et papillon - Hybride Lumix GX 8 - ISO 320; 102 mm (204 mm en 24x36); f5,4; 1/250 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.

Fleur et papillon - Hybride Lumix GX 8 - ISO 320; 102 mm (204 mm en 24x36); f5,4; 1/250 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.

En synthèse, l’important en ce qui me concerne, est que la photo soit agréable à regarder et à partager, sans que des aspects techniques ne viennent gâcher le plaisir.

Malgré les quelques milliers de photos prises, je n’ai assurément aucune « photo d’art », ni aucune « photo technique ». Ce qui me montre mes nombreuses marges de progrès.

En revanche, et grâce notamment à la photo argentique, je pense avoir rempli de nombreuses cases, même si celle la mieux garnie depuis mon passage au numérique reste indubitablement la case « photos ratées » !

Alors si vous avez des « photos d’art », n’hésitez pas à me les faire partager !
 

A bientôt,
et faites-vous plaisir avec de très belles photos !

 

 

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G
Intéressante tentative de classification... qui a le mérite de faire réfléchir. Pour savoir ce qu'est une photo d'art, il faudrait se mettre d'accord sur ce qu'est l'art. A mon humble avis, ce n'est pas seulement faire naître une émotion: l'art est ce qui n'a pas d'utilité immédiatement perceptible.<br /> Parmi les motifs des photographes qui partagent des photos, il y a aussi le désir de montrer le monde, en le déformant le moins possible. C'est peut-être ce que vous appelez 'photo qualitative'. Mais ici on retombe dans le problème de la définition: qu'est-ce que la qualité? Dans l'industrie, la qualité se mesure: c'est la réponse aux attentes. En art pictural, on dit que la qualité est dans l'œil de celui qui regarde. Certains portraits flous sont bien plus expressifs que leur équivalent net. Et puis il y a des modes culturelles. Par exemple, depuis quelques années, photographier une rivière se traduit par une pose longue, alors qu'avant, il fallait figer le mouvement.... <br /> Une autre classification que je trouve pertinente pour progresser en photographie est de se poser la question suivante: est-ce que je suis dominé par le sujet, ou est-ce que je peux imposer ma vision de ce même sujet?
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