Crue de la Seine à Paris en janvier 2018

Selon Wikipédia, une crue est une forte augmentation, un accroissement du débit ou de la hauteur d’eau en écoulement d'un fleuve, d'une rivière ou d’un cours d’eau. Le mot s'utilise fréquemment quand le débordement du lit du cours d'eau commence à provoquer des dommages. Ce débordement provoque une inondation de zones plus ou moins éloignées des rives. La crue est suivie par une décrue. C’est la bonne nouvelle.

La crue survient souvent après de fortes pluies en amont dans le bassin versant, plus rarement lors de la fonte des neiges. Exceptionnellement quand une fracture terrestre profonde libère des nappes phréatiques. Liées à des caractéristiques météorologiques et géomorphologiques propres à chaque site, les crues sont un phénomène naturel très suivi dans l'histoire.

Les sciences qui étudient le phénomène de crue sont l'hydrologie de surface et la cindynique.

Le 28 janvier 2018, le niveau de la Seine monte à Paris pour atteindre environ 6 mètres, plaçant cette crue parmi les plus importantes de ces 50 dernières années.

Tout aussi impressionnant que cela puisse paraître, cela reste cependant très éloigné de la crue de 1910, qui atteignit une cote de plus de 8,60 mètres. Un certain 28 janvier également.

Les textes de l'époque rapportent que 20.000 immeubles furent inondés dans la capitale et 30.000 maisons touchées en banlieue, faisant 150.000 sinistrés. Une véritable catastrophe naturelle pour Paris.

Les photos d'époque, que l'on peut aujourd'hui retrouver sur quelques sites web, montrent des rues parisiennes inondées parcourues par des barques, et des pontons de fortune aménagés au pied d'immeubles haussmanniens. Voire d'employés du métro se déplaçant à la rame.

La crue de 1924 sera la seconde plus importante depuis le début des années 1900.

Les pluies sont abondantes lors de l'automne 1923. Dès lors, les précipitations importantes qui tombent fin décembre sur des sols saturés par les précédentes pluies provoquent des débordements majeurs qui se dirigent vers Paris. Début janvier 1924, un pic de 7.30m est atteint au pont d'Austerlitz.

Ces 2 crues majeures seront bien entendu suivies par quelques autres mémorables.

Celle de janvier 1955 tout d'abord. Une forte période neigeuse suivie d'un redoux brutal lui-même suivi de pluies abondantes provoquent là encore un débordement des cours d'eaux en Ile-de-France. La crue atteindra son pic le 23 janvier avec près de 7,10 mètres au pont d'Austerlitz.

Mais, cette fois, grâce aux nombreux travaux de précautions réalisés tels que les bassins réservoirs et le réaménagement des voies navigables et des ponts, les rues de Paris ne sont plus envahies par les eaux de la Seine.

La crue de 2016 semble donc une particularité. Celle d'être au printemps, et non plus en janvier.

En effet, après des semaines de pluies, la Seine atteint la cote de 6,10 mètres à Paris dans la nuit du 3 au 4 juin. Des stations de métro comme Saint-Michel et Cluny-Sorbonne sont fermées, ainsi que le RERC C entre Austerlitz et Javel et plusieurs lignes de train du réseau francilien. 

Les musées du Louvre et d'Orsay sont obligés de fermer pour sauvegarder des oeuvres stockées dans leurs réserves. Le Grand Palais et deux sites de la Bibliothèque nationale de France (BnF) sont également fermés au public. 

Je reviendrai sur le pont de l'Alma et l'histoire de son célèbre Zouave. Celui qui fait aujourd'hui la "une" des journaux télévisés à chaque nouvelle crue de la Seine.

Depuis la grande crue de 1910, le Zouave, qui mesure près de 5 mètres, est devenu à la fois un symbole et  un moyen "populaire" de mesurer le niveau de la Seine. Car en 1910, il avait de l'eau jusqu'aux épaules.

Dès lors, chaque partie de son corps est un repère. La tradition populaire disant même que quand le Zouave avait les pieds dans l’eau, les berges étaient fermées. De même, quand l’eau arrivait aux genoux, la navigation fluviale devait être arrêtée.

Fort heureusement pour Paris, compte tenu des travaux effectués depuis les années 1900, les conséquences pour la capitale sont aujourd'hui globalement bien maîtrisées. Tout au moins pour ce qui concerne ce niveau de crue. Au delà...

Si comme en 2016 quelques stations de métro et de RER sont fermées, seule une dizaine de voies sont fermées à la circulation  et quelques équipements sont interdits au pl-ublic, notamment des jardins et des gymnases.

Mais bien entendu, plus aucune circulation fluviale n'est autorisée sur la Seine.

A bientôt,
et faites-vous plaisir avec de très belles photos !

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