Les pigeons de Paris
Cité urbaine par excellence, Paris est exempt d’animaux sauvages. Deux espèces font cependant exceptions : les rats et les pigeons.
Si les rats ont quasi unanimement très mauvaises presse (il existe cependant quelques voix pour les défendre), les pigeons ont de nombreux détracteurs, mais aussi beaucoup de supporters. Ce qui les rend beaucoup plus sympathiques.
Comme les rats, les pigeons sont capables de survivre, voire même de proliférer dans un milieu qui est leur est majoritairement hostile (pollution, évolutions climatiques, éradication…). De fait, il y aurait à Paris environ de 80 000 à 100 000 pigeons. Soit environ un pour vingt cinq habitants.
Pigeons de Paris - Hybride Lumix GX 8 - ISO 250; 127 mm (254 mm en 24x36); f4,3; 1/320 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.
De très nombreux habitants se plaignent donc d'une surpopulation de pigeons. A juste titre, ils leur reprochent notamment de transmettre des maladies et la dégradation des immeubles par leurs déjections acides.
Le photographe ajoutera également que beaucoup de monuments et statues de Paris sont devenus difficiles (ou en tous cas moins sympas) à photographier de par les traces laissées par les fientes de pigeons.
Se protéger des dégradations et réguler la population de pigeons à Paris est donc pour beaucoup devenu une véritable nécessité. Et pour cela l’imagination et la créativité sont à l’oeuvre.
Pigeons de Paris - Hybride Olympus E-M1O Mark II - ISO 200; 300 mm (600 mm en 24x36); f9,0; 1/500 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.
En termes de protections « légales », comme les pigeons sont capables de surmonter de nombreux obstacles, des dispositifs « d’éloignement » ont été mis en oeuvre tels que les picots (tiges rapprochées de faire pour empêcher un pigeon de se poser), des pyramides, des filets tendus, des dispositifs à ultrasons ou à répulsion olfactive ou visuelle… Sans parler, en 2017, de l’appel (fort controversé) de l’utilisation par la Mairie du Xème arrondissement de Paris de… rapaces !
En termes de régulation, de nombreux moyens existent également. Cela va des cages de reprises posées dans des endroits stratégiques à la capture au lance filet, à la stérilisation chirurgicale sous contrôle vétérinaire, voire au pigeonnier contraceptif qui permet également de vérifier l’état sanitaire d’une colonie de pigeons.
Pigeons de Paris - Hybride Lumix GX 8 - ISO 200; 300 mm (600 mm en 24x36); f5,6; 1/640 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.
Néanmoins, les pigeons représentent aussi pour certains une source intarissable de divertissement.
Dans certaines villes, comme à Venise sur la Place Saint Marc par exemple, il font presque partie de la tradition et du folklore.
De nombreux habitants s’y attachent, y prennent plaisir à les observer, voire à les nourrir. En revanche, ils restent très difficiles à photographier, tant ils bougent en permanence !
Enfin, et comme cela est repris dans un article du Figaro.fr, sur la base des conclusions d’une étude conduite par une université de Paris Ouest-Nanterre, les pigeons sont très perspicaces et physinomistes. A titre d’exemple, ils ont la faculté de reconnaître de loin les personnes qui les nourissent et de repérer par les simples traits de son visage un individu qui ne les aime pas.
Pigeons de Paris - Hybride Lumix GX 8 - ISO 200; 300 mm (600 mm en 24x36); f6,3; 1/1 300 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.
En fait il existe à Paris 3 typologies de pigeons.
Le pigeon bizet est une espèce qui s’adapte très facilement, tout en se reproduisant tout au long de l’année. Il fait son nid dans les anfractuosités des bâtiments, et on le retrouve aussi bien dans des greniers que dans les halls de gare. C’est l’espèce la plus nombreuse sur Paris qui représente à elle seule près de 90 % de la population. A noter au passage, qu’en France, les pigeons domestiques sont des descendants du pigeon biset.
Le pigeon ramier, estimé à 9% de la population, quant à lui niche dans les arbres, parfois sur des balcons, au gré des jardinières qui s’y trouvent. En moins grand nombre que le pigeon biset, on le trouve très fréquemment à Paris.
A la recherche de cavités pour se loger (arbres creux, anfractuosités rocheuses…), le pigeon colombien est plus rare sur Paris (moins de 1% de la population). On l’aperçoit ependant sur certaines toitures, voire antennes de télévision.
Pigeons de Paris - Hybride Lumix GX 8 - ISO 1 000; 252 mm (504 mm en 24x36); f5,4; 1/640 sec. Photo non retouchée, non recadrée, compressée.
Par ailleurs, soyons conscient que la colombe, emblème de la paix par excellence, apaprtient comme les pigeons et les tourterelles à la famille des Colombidés. D’après le site Universalis.fr, la différence entre les tourterelles et les pigeons n'est qu'une question de taille, les premières étant plus petites que les seconds. Le nom de colombe est donné à certaines espèces de pigeons au plumage blanc. N’est ce pas là une autre vision du pigeon ?
Enfin n’oublions pas que de nos jours encore, un pigeon est un homme qu'une femme peut "plumer", c'est-à-dire abuser de sa naïveté pour profiter de lui. Mais cela existe-t-il réellement à Paris ?
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